dimanche 13 octobre 2013

Les quotas sexistes dans les universités iraniennes

Le journal Shargh (Orient) proche des milieux dits réformateurs de la République islamique se réjouit dans son numéro daté du 13/10/2013, que l'Assemblée islamique (le parlement iranien) a supprimé le quota de 25% d'admission d'étudiantEs pour certaines spécialités chirurgicales comme neurologie, orthopédie, ORL, ophtalmologie et cardiologie.
Le fait est que ladite Assemblée vient d'approuver la suppression de quota pour les assistantes de chirurgiens dans les spécialités précitées. Elle a trouvé un joli nom pour la nouvelle loi: équité éducative dans les admissions d’étudiants. La loi offre un bonus aux femmes et leur réserve à 100% la filière de gynécologie et de sage-femme ! Bravo, ça ne pourrait pas mieux tomber !
Les mollahs iraniens ne sont pas d'accord politiquement avec les Taliban afghans, par contre leur dogmes religieux ne se diffèrent pas car ils lisent le même Coran. Seulement voilà l'Iran n'est pas l'Afghanistan et tout ne passe pas comme une lettre à la poste. Les mollahs iraniens ont bien voulu que toutes les femmes en Iran portent le voile intégral comme cela a été imposé par les Taliban en Afghanistan, mais la résistance des femmes en Iran a mis en échec leur dessein. Quand les mollahs ont vu qu'ils ne peuvent pas imposer le tchador aux femmes en Iran, ils ont décidé de les obliger à porter des manteaux de couleurs sombres. Mais en fait le problème des mollahs n'est pas seulement le voile ou la couleur des manteaux, leur problème principal est la femme elle - même. Tchador ou couleurs sombres ne sont que des prétextes. Les mollahs ont presque tout essayé pour enfermer les femmes à la maison pour empêcher leur émancipation dans tous les domaines. Alors il y a exactement 20 ans, ils ont commencé à instaurer des quotas sexistes dans les universités pour empêcher qu'il y ait plus d'étudiantes que d'étudiants ainsi que plus de femmes médecins et ingénieurs.
Les mollahs n'ont pas hésité à dire que s'il y avait plus de femmes instruites que d'hommes, le "marché de travail" se déséquilibrerait en défaveur des hommes qui sont considérés en islam comme uniques chefs de famille. Alors que de 1986 à 2006 les hommes étaient six fois plus nombreux à occuper tous les postes dans le public et le privé et le taux de chômage des femmes était deux fois plus important que celui des hommes. Les mollahs ont ensuite dit que si de jeunes femmes quittaient leurs foyers paternels pour aller étudier dans une autre ville, elles seraient davantage victimes de "méfaits sociaux". Dans ce prétexte, c'est le "foyer paternel" qui est à prendre en considération, pas le reste, car grâce à la fermeté islamique, des violeurs et voleurs, on en trouve partout dans le pays ! Ils ont ensuite dit que si les filles étudiaient de plus en plus, elles se marieraient tard et cela "déséquilibrerait la société". Les faits ont montré que l'âge moyen de mariage n'a pas augmenté seulement pour les femmes mais aussi pour les hommes.
Bref les quotas sexistes que les mollahs ont instauré dans plus de 36 universités ont fermé la porte de 77 filières aux étudiantes. L'Assemblée islamique vient d'en supprimer une petite partie mais le plus important reste encore en vigueur. Malgré tout, sur dix étudiants six sont des étudiantes et la proportion de femmes médecins est aussi identique et pas seulement en gynécologie.
Il y a un plus d'un mois quelques militants du mouvement étudiant ont porté plainte contre les quotas sexistes. Ce genre de procédé a très peu de chance d'aboutir dans le cadre du régime des mollahs. Ces derniers ne peuvent qu'être misogynes suivant leurs dogmes religieux. Le problème n'est pas seulement les lois qui sont faites ou défaites dans l'Assemblée de marionnettes, le problème est le fondement même de l’État islamique. Mais en fait quel État saperait son propre fondement ?    

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