mercredi 29 avril 2015

Résolution de groupes et organisations indépendants ouvriers d’Iran à l’occasion du 1er Mai 2015



Que vive l’union et la solidarité internationale ouvrière, que se développe l’union des ouvriers, des enseignants et des infirmiers et des groupes indépendants ouvriers, qu’avance les protestations unitaires et nationales contre les conditions de vie misérables. Ceci est l’appel des groupes ouvriers indépendants à tous les travailleurs d’Iran.
Nous allons célébrer ensemble le 1er Mai alors qu’un mouvement de fond se développe parmi les ouvriers, enseignants et infirmiers, ainsi que les autres travailleurs d’Iran, contre la pauvreté et le manque de moyens de subsistance.
Des dizaines de grèves partout dans le pays, des rassemblements incessants d’enseignants, des protestations unitaires d’infirmiers, de multiples protestations d’ouvriers et de leurs familles, des pétitions, des rassemblements devant le parlement et le ministère du travail, des protestations dans les secteurs clés comme la pétrochimie, les mines et les usines de fabrication d’automobiles ont lieu tous les jours. Tout cela montre les prémices d’un mouvement social profond qui mènera aux protestations puissantes contre l’état de non – droit absolu et la misère imposés aux millions de familles ouvrières.
Ce mouvement se développe chaque jour alors que les capitalistes au pouvoir en Iran ne peuvent ni ne veulent que la situation actuelle change car ils sont bien occupés de piller le fruit de travail des ouvriers et travailleurs. Ils se battent entre eux seulement pour avoir chacun une part plus grande du pillage. C’est pourquoi ils se réjouissent d’avoir pu nous imposer le salaire minimum de 712 000 tomans (environ 198 € par mois – NDT). De plus, ils ne payent pas à temps nos salaires de misère, suppriment les allocations, augmentent les prix, libéralisent le prix du pain et rehaussent le taux de la TVA de 9%. Ils n’hésitent pas à réprimer les protestations ouvrières en intentant des procès collectifs contre les ouvriers et en les condamnant aux coups de fouet et à de longues peines de prison.
Il n’y a aucun doute, imposer la misère aux millions de familles ouvrières et réprimer les protestations ne nous dissuadent pas de continuer la lutte. La colère des ouvriers et de tous les travailleurs d’Iran grandit et les incite à un grand mouvement contre les responsables de tant d’injustices, de répression et de misère. C’est pourquoi, nous, les signataires du présent appel, formulons nos revendications comme suit :
1) Nous condamnons la fixation du salaire minimum à 712 000 tomans qui était le résultat de la mascarade du gouvernement, du patronat et des délégués ouvriers à leurs bottes. Les médias officiels et gouvernementaux y ont joué aussi un rôle néfaste. Nous exigeons donc la révision de la loi sur le salaire minimum et son augmentation à 3000 000 de tomans (environ 834 € par mois – NDT) selon le panier des standards actuels.
2) Nous soutenons sans réserve les protestations d’enseignants et d’infirmiers. Nous pensons toutefois que la seule solution est l’union de tous les travailleurs d’Iran dans un mouvement social partout. Nous exigeons la satisfaction immédiate de toutes les revendications des enseignants et infirmiers.
3) Nous dénonçons les manœuvres du gouvernement et de la Maison de l’ouvrier (organisation gouvernementale – NDT) qui imposent par en haut des organisations stipendiés à la classe ouvrière d’Iran sous forme d’associations et d’organisations syndicales. Nous appelons les ouvriers à former, sur leur lieu de travail, leurs propres syndicats et conseils indépendants. Nous exigeons que l’Etat et le patronat mettent fin à l’interdiction des groupes ouvriers indépendants.
4) Nous condamnons la répression des protestations ouvrières et populaires, les nombreuses exécutions de prisonniers, les peines de flagellation et de longues prisons contre les militants ouvriers. Nous exigeons l’arrêt immédiat des exécutions, l’abolition de la peine de mort et de la flagellation. Nous exigeons également la libération immédiate et sans conditions de tous les militants ouvriers et prisonniers politiques et l’arrêt des poursuites judiciaires contre eux.
5) Nous exigeons la liberté, sans conditions, de grève, de manifestation, de pensée et d’expression, de partis et de la presse. Il faut que ces libertés soient reconnues comme un droit social inaliénable des ouvriers et des masses populaires d’Iran.
6) Nous demandons que les arriérés de salaires des ouvriers soient payés immédiatement et sans aucune excuse. Les patrons qui ne payent pas les salaires à temps doivent être poursuivis en justice et acceptent de régler des dommages et intérêts aux ouvriers.
7) Nous exigeons la sécurité de l’emploi, la fin des contrats de travail à durée déterminée et ceux avec une signature blanche (le patronat oblige les ouvriers de signer des contrats de travail sans clauses afin de pouvoir y rajouter ce qu’il l’arrange – NDT). Tous les ouvriers de petits ateliers et des zones franches doivent pouvoir bénéficier du code du travail. Les ouvriers du bâtiment doivent être couverts par la Sécurité sociale.
8) Nous condamnons toutes les lois anti-ouvrières. Nous exigeons la modification des articles du code du travail qui sont contre les ouvriers en présence de leurs vrais représentants.
9) Nous affirmons que la multiplication des accidents du travail menant à la blessure et à la mort des ouvriers a pour cause principale la recherche du profit par le patronat qui privent ainsi les ouvriers des moyens de sécurité. Nous exigeons les plus hauts standards de la sécurisation des lieux de travail.
10) Nous exigeons l’arrêt des licenciements pour quelque prétexte qu’ils soient. Tous les chômeurs ou ceux qui ont atteint l’âge de travailler sans pouvoir trouver un emploi doivent avoir des indemnités conformes aux standards de la vie actuelle.
11) Nous exigeons l’abolition de toutes les lois misogynes. L’égalité complète des droits des femmes et des hommes dans tous les domaines de la vie sociale, économique, politique, culturelle et familiale doit se réaliser sans aucune condition.
12) Nous demandons des conditions de vie décentes pour tous les retraités et la fin des exclusions et des inégalités des pensions. La santé gratuite est un droit de base pour tous. Le gouvernement doit retirer son projet de fusionner la Caisse de la sécurité sociale et l’Assurance de santé publique. Les voleurs de la Caisse doivent être poursuivis. Ce sont les représentants élus, dans les assemblées générales des ouvriers actifs et retraités, qui doivent gérer cette Caisse sans influence de l’Etat et du patronat.
13) Nous exigeons l’interdiction du travail des enfants. Ils doivent avoir une sécurité sociale totale, des moyens d’éducation, de santé et de bien-être sans distinction sexuelle, économique, sociale et sans que l’on regarde leur nationalité, ethnie ou religion (l’Etat islamique iranien à un bilan néfaste surtout pour des centaines de milliers d’enfants afghans vivant en Iran – NDT).
14) Nous exigeons la fin de toutes les exclusions que subissent les ouvriers immigrés afghans et les autres ethnies en Iran. L’expulsion des ouvriers afghans doit cesser immédiatement et tous les droits de citoyenneté doivent leur être reconnus.
15) Nous insistons sur la nature exploiteuse du capitalisme partout dans le monde. Nous remercions tous les soutiens reçus par les groupes et syndicats ouvriers et soutenons réciproquement les luttes ouvrières dans le monde entier et exprimons notre solidarité à leur égard.
16) Nous exprimons notre désapprobation contre les guerres et crimes au Moyen – Orient. Nous pensons que l’impasse des relations capitalistes a mené au développement des groupes terroristes qui sèment l’horreur dans les pays de la région. Les politiques inhumaines des Etats occidentaux sont responsables du désastre actuel. Nous invitons les ouvriers et les peuples épris de libertés du monde entier à protester contre la guerre et les destructions au Moye – Orient afin d’y mettre fin.
17) Nous demandons que le 1er Mai soit déclaré jour férié et toute interdiction de le célébrer soit levée.

Signataires :
Union libre des ouvriers d’Iran
Association syndicale des ouvriers électriciens et métallurgistes de Kermânchâh
Syndicat des ouvriers de Canne à sucre de Haft – Tapeh
Syndicat des ouvriers peintres en bâtiment de l’Alborz
Centre de défense des droits ouvriers
Comité de coordination pour aider à la constitution des organisations ouvrières
Comité de suivi pour la constitution des organisations ouvrières

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