Que vive l’union et la solidarité
internationale ouvrière, que se développe l’union des ouvriers, des enseignants
et des infirmiers et des groupes indépendants ouvriers, qu’avance les
protestations unitaires et nationales contre les conditions de vie misérables.
Ceci est l’appel des groupes ouvriers indépendants à tous les travailleurs
d’Iran.
Nous allons célébrer ensemble le
1er Mai alors qu’un mouvement de fond se développe parmi les
ouvriers, enseignants et infirmiers, ainsi que les autres travailleurs d’Iran,
contre la pauvreté et le manque de moyens de subsistance.
Des dizaines de grèves partout
dans le pays, des rassemblements incessants d’enseignants, des protestations
unitaires d’infirmiers, de multiples protestations d’ouvriers et de leurs
familles, des pétitions, des rassemblements devant le parlement et le ministère
du travail, des protestations dans les secteurs clés comme la pétrochimie, les
mines et les usines de fabrication d’automobiles ont lieu tous les jours. Tout
cela montre les prémices d’un mouvement social profond qui mènera aux
protestations puissantes contre l’état de non – droit absolu et la misère
imposés aux millions de familles ouvrières.
Ce mouvement se développe chaque
jour alors que les capitalistes au pouvoir en Iran ne peuvent ni ne veulent que
la situation actuelle change car ils sont bien occupés de piller le fruit de
travail des ouvriers et travailleurs. Ils se battent entre eux seulement pour
avoir chacun une part plus grande du pillage. C’est pourquoi ils se réjouissent
d’avoir pu nous imposer le salaire minimum de 712 000 tomans (environ 198
€ par mois – NDT). De plus, ils ne payent pas à temps nos salaires de misère,
suppriment les allocations, augmentent les prix, libéralisent le prix du pain
et rehaussent le taux de la TVA de 9%. Ils n’hésitent pas à réprimer les
protestations ouvrières en intentant des procès collectifs contre les ouvriers
et en les condamnant aux coups de fouet et à de longues peines de prison.
Il n’y a aucun doute, imposer la
misère aux millions de familles ouvrières et réprimer les protestations ne nous
dissuadent pas de continuer la lutte. La colère des ouvriers et de tous les
travailleurs d’Iran grandit et les incite à un grand mouvement contre les
responsables de tant d’injustices, de répression et de misère. C’est pourquoi,
nous, les signataires du présent appel, formulons nos revendications comme
suit :
1) Nous condamnons la fixation du
salaire minimum à 712 000 tomans qui était le résultat de la mascarade du
gouvernement, du patronat et des délégués ouvriers à leurs bottes. Les médias
officiels et gouvernementaux y ont joué aussi un rôle néfaste. Nous exigeons
donc la révision de la loi sur le salaire minimum et son augmentation à 3000
000 de tomans (environ 834 € par mois – NDT) selon le panier des standards
actuels.
2) Nous soutenons sans réserve
les protestations d’enseignants et d’infirmiers. Nous pensons toutefois que la
seule solution est l’union de tous les travailleurs d’Iran dans un mouvement
social partout. Nous exigeons la satisfaction immédiate de toutes les
revendications des enseignants et infirmiers.
3) Nous dénonçons les manœuvres
du gouvernement et de la Maison de l’ouvrier (organisation gouvernementale –
NDT) qui imposent par en haut des organisations stipendiés à la classe ouvrière
d’Iran sous forme d’associations et d’organisations syndicales. Nous appelons
les ouvriers à former, sur leur lieu de travail, leurs propres syndicats et conseils
indépendants. Nous exigeons que l’Etat et le patronat mettent fin à l’interdiction
des groupes ouvriers indépendants.
4) Nous condamnons la répression
des protestations ouvrières et populaires, les nombreuses exécutions de
prisonniers, les peines de flagellation et de longues prisons contre les
militants ouvriers. Nous exigeons l’arrêt immédiat des exécutions, l’abolition
de la peine de mort et de la flagellation. Nous exigeons également la
libération immédiate et sans conditions de tous les militants ouvriers et
prisonniers politiques et l’arrêt des poursuites judiciaires contre eux.
5) Nous exigeons la liberté, sans
conditions, de grève, de manifestation, de pensée et d’expression, de partis et
de la presse. Il faut que ces libertés soient reconnues comme un droit social
inaliénable des ouvriers et des masses populaires d’Iran.
6) Nous demandons que les
arriérés de salaires des ouvriers soient payés immédiatement et sans aucune
excuse. Les patrons qui ne payent pas les salaires à temps doivent être poursuivis
en justice et acceptent de régler des dommages et intérêts aux ouvriers.
7) Nous exigeons la sécurité de
l’emploi, la fin des contrats de travail à durée déterminée et ceux avec une
signature blanche (le patronat oblige les ouvriers de signer des contrats de
travail sans clauses afin de pouvoir y rajouter ce qu’il l’arrange – NDT). Tous
les ouvriers de petits ateliers et des zones franches doivent pouvoir
bénéficier du code du travail. Les ouvriers du bâtiment doivent être couverts
par la Sécurité sociale.
8) Nous condamnons toutes les
lois anti-ouvrières. Nous exigeons la modification des articles du code du
travail qui sont contre les ouvriers en présence de leurs vrais représentants.
9) Nous affirmons que la
multiplication des accidents du travail menant à la blessure et à la mort des
ouvriers a pour cause principale la recherche du profit par le patronat qui
privent ainsi les ouvriers des moyens de sécurité. Nous exigeons les plus hauts
standards de la sécurisation des lieux de travail.
10) Nous exigeons l’arrêt des
licenciements pour quelque prétexte qu’ils soient. Tous les chômeurs ou ceux
qui ont atteint l’âge de travailler sans pouvoir trouver un emploi doivent
avoir des indemnités conformes aux standards de la vie actuelle.
11) Nous exigeons l’abolition de
toutes les lois misogynes. L’égalité complète des droits des femmes et des
hommes dans tous les domaines de la vie sociale, économique, politique,
culturelle et familiale doit se réaliser sans aucune condition.
12) Nous demandons des conditions
de vie décentes pour tous les retraités et la fin des exclusions et des
inégalités des pensions. La santé gratuite est un droit de base pour tous. Le
gouvernement doit retirer son projet de fusionner la Caisse de la sécurité
sociale et l’Assurance de santé publique. Les voleurs de la Caisse doivent être
poursuivis. Ce sont les représentants élus, dans les assemblées générales des
ouvriers actifs et retraités, qui doivent gérer cette Caisse sans influence de
l’Etat et du patronat.
13) Nous exigeons l’interdiction
du travail des enfants. Ils doivent avoir une sécurité sociale totale, des
moyens d’éducation, de santé et de bien-être sans distinction sexuelle,
économique, sociale et sans que l’on regarde leur nationalité, ethnie ou
religion (l’Etat islamique iranien à un bilan néfaste surtout pour des
centaines de milliers d’enfants afghans vivant en Iran – NDT).
14) Nous exigeons la fin de
toutes les exclusions que subissent les ouvriers immigrés afghans et les autres
ethnies en Iran. L’expulsion des ouvriers afghans doit cesser immédiatement et
tous les droits de citoyenneté doivent leur être reconnus.
15) Nous insistons sur la nature
exploiteuse du capitalisme partout dans le monde. Nous remercions tous les
soutiens reçus par les groupes et syndicats ouvriers et soutenons
réciproquement les luttes ouvrières dans le monde entier et exprimons notre
solidarité à leur égard.
16) Nous exprimons notre
désapprobation contre les guerres et crimes au Moyen – Orient. Nous pensons que
l’impasse des relations capitalistes a mené au développement des groupes
terroristes qui sèment l’horreur dans les pays de la région. Les politiques
inhumaines des Etats occidentaux sont responsables du désastre actuel. Nous
invitons les ouvriers et les peuples épris de libertés du monde entier à
protester contre la guerre et les destructions au Moye – Orient afin d’y mettre
fin.
17) Nous demandons que le 1er
Mai soit déclaré jour férié et toute interdiction de le célébrer soit levée.
Signataires :
Union libre des ouvriers d’Iran
Association syndicale des
ouvriers électriciens et métallurgistes de Kermânchâh
Syndicat des ouvriers de Canne à
sucre de Haft – Tapeh
Syndicat des ouvriers peintres en
bâtiment de l’Alborz
Centre de défense des droits
ouvriers
Comité de coordination pour aider
à la constitution des organisations ouvrières
Comité de suivi pour la
constitution des organisations ouvrières
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