vendredi 19 septembre 2014

Coups de fouet pour les ouvriers, coups de fouet pour les artistes en Iran

Les lois iraniennes sont basées sur les textes coraniques et divers autres textes prétendument venus de saintetés musulmanes en particuliers les imams chiites dont le premier a vécu entre les années 600 et 661. Les punitions sont assez barbares: exécutions par pendaison en public, énucléations oculaires, mutilations de mains ou de pieds, lapidations et flagellations.
Ces derniers jours, les tribunaux islamiques iraniens ont condamné des ouvriers et des artistes à la prison et aux coups de fouet.
Quatre ouvriers du complexe pétrochimique Razi, ayant pris part à un mouvement de protestation, ont été condamnés à six mois de prison et 50 coups de fouet chacun. Cette condamnation fait suite à la plainte du patron du complexe pour "trouble à l'ordre" et "menace". Le tribunal islamique a donc suivi à la lettre la plainte patronale en la considérant "absolument avérée"! Il n'y a rien d'étonnant, la justice de classe capitaliste marche à merveille, que l'on soit dans une démocratie parlementaire à l'Occidentale ou dans une théocratie à l'islamique. Les ouvriers qui font grève et manifestent, troublent bien évidemment "l'ordre", empêchent la production et nuisent aux profits faramineux.
Mais quelles étaient véritablement les raisons de colère des ouvriers du complexe pétrochimique Razi pour que la justice islamique les frappent à tel point? Ce complexe compte 3000 ouvriers dont 1850 sont obligés de travailler en CDD. De ce fait, ils doivent travailler plus pour gagner moins ! Leur salaire ne couvre qu'un tiers de leurs besoins les plus immédiats. De plus, leur mince salaire n'est pas payé à temps et plusieurs mois d'arriéré sont en cours. En février dernier, ils ont décidé de se mettre en grève alors que le président de la République islamique était en voyage dans leur région. Cette idée a obligé le patron, accompagné de responsables venant du gouvernement, à faire des promesses qui n'ont pas été tenues. Les ouvriers se remettent en lutte. Les forces de l'ordre arrêtent huit d'entre eux et la justice condamne quatre ouvriers.
La condamnation des ouvriers du complexe pétrochimique Razi a déjà soulevé une vague d'indignation. Des avocats et d'autres militants ouvriers ont vivement critiqué la condamnation. Un communiqué signé par cinq groupes ouvriers, aussi bien du Nord que du Sud de l'Iran, qualifie la condamnation de leurs collègues "d'insulte insupportable" aux ouvriers. Une fois de plus, le régime et sa justice ont obtenu un effet inverse de ce qu'ils attendaient; au lieu de faire peur, la condamnation des quatre Razi fait multiplier les contestations.
La seconde condamnation à la prison et aux coups de fouet concerne sept jeunes femmes et hommes qui ont fait un clip sur la chanson Happy de Pharell Williams. La police des mœurs islamiques les a arrêtés le 9 mai 2014 quand ils ont mis en ligne un clip filmé sur le toit d'une maison. Dans ce clip, les femmes sont sans voiles, maquillées, elles dansent et chantent avec les hommes. Le tribunal islamique a prétendu qu'il ne condamne pas ces jeunes seulement pour le tournage et la mise en ligne du clip mais aussi pour "des relations sexuelles hors mariage" ! Certes, il ne faut pas demandé de preuves à de tels tribunaux, c'est le juge qui décide ! Mise à  part Sassan Soleimani qui a été présenté comme le réalisateur du clip et qui a été libéré en payant une lourde caution, les six autres ont été condamné à 91 coups de fout avec sursis et six et douze mois de prison avec sursis. Douze mois de prison avec sursis ont été prononcés contre une femme qui s'appellent Reyhaneh Taravati; la justice islamique accorde une attention particulière aux femmes !
La condamnation des jeunes Happy intervient alors qu'après l'annonce de leur arrestation en mai dernier, de nombreux autres clips Happy ont été mis en ligne et cela continue ! Autrement dit là aussi, les responsables judiciaires de l’État islamique iranien ont raté leur coche: les condamnations barbares ne font plus peur.           

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