mercredi 22 janvier 2014

Mort atroce de deux ouvrières

Le décès tragique de deux ouvrières survenu le 19 janvier 2014 a bouleversé tout l'Iran car la scène a été filmée et diffusée par les média.
Elles s'appelaient Nasrine Foroutani et Azar Haghnazari âgées de 44 et 60 ans. Elles travaillaient dans un atelier de confection situé au cinquième étage d'un immeuble sur l'avenue de la république à Téhéran.
Elles ont dû se mettre à la fenêtre quand un incendie s'est déclaré dans l'atelier. Puis, elles se sont jetées dans le vide en espérant avoir la vie sauve.
Les secours sont arrivés sur les lieux mais très tard. Leur échelle n'a pas fonctionné correctement, probablement pour cause de vétusté. Nasrine a eu le temps d'appeler son fils pour lui annoncer le début de feu et demander de l'aide. Il est arrivé plus tôt près du bâtiment que les pompiers. Mais il ne pouvait rien faire sauf voir sa mère se jeter pour mourir. Le père d'Azar est aussi en colère, car les chefs pompiers lui ont dit que sa fille était elle-même responsable de sa propre mort. Ils prétendent que Nasrine et Azar se sont hâtées. Le père d'Azar se désole de l'irresponsabilité manifeste des secours. Il exige de savoir pour quelle raison l'échelle des pompiers n'a pas fonctionné à temps et pourquoi ils n'étaient pas équipés de matelas de sauvetage?
Les questions du père d'Azar sont justes, mais l'on peut en poser encore d'autres.
Comment se fait-il qu'un atelier de confection ne possède pas un minimum de prévention contre le feu?
Chaque jour 4 ou 5 ouvriers décèdent en Iran par manque de moyens pour des accidents de travail. Les capitalistes refusent de fournir ces moyens pour s'en mettre encore plus dans les poches.
Le régime des mollahs dépense chaque année des sommes astronomiques pour se doter des derniers équipements de répression contre les gens et de guerre pour ses visées expansionnistes islamiques. Alors quand il s'agit d'équiper les pompiers d'échelles ou de matelas de sauvetage, il lésine autant que possible. Il a mis tout en œuvre pour que les patrons puissent exploiter le plus possible les ouvriers. Par exemple il a décidé de liquider le peu de droits qui restaient aux ouvriers dans le code du travail en excluant les ateliers de moins de dix ouvriers de l'appliquer. L'atelier où travaillaient Nasrine et Azar en est un.
Un petit député de Téhéran a essayé d'apaiser les esprits et les colères suscitées par l'incendie de l'avenue de la république en affirmant que l'Assemblée demandera une enquête. Une enquête pourquoi faire? Pour dire que le régime des mollahs et les patrons ne sont pas responsables directs de la mort des ouvriers? Alors dans ce cas là, ils peuvent jeter leur enquête à la poubelle.

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