jeudi 3 octobre 2013

Six ans de prison ferme pour avoir écrit une lettre

La justice islamique ne s'arrête pas. Mise à part plusieurs condamnations à la peine de mort par jour qui concernent surtout les prisonniers du droit commun, les militants de différents mouvements, ouvriers, étudiants, des femmes ou des droits de l'homme sont sans cesse condamnés dans des mascarades judiciaires.
Mohammad Seifzadeh vient d'écoper six ans de prison ferme selon les informations publiées par des militants des droits de l'homme ce mercredi 02/10/2013.
Seifzadeh est un avocat. Il est l'un des membres fondateurs du Centre des défenseurs des droits de l'homme. Il est aussi membre du conseil de l'Association pour la liberté de la presse.
Le tribunal islamique l'a condamné à six ans de prison ferme car il a considéré qu'une lettre écrite par Seifzadeh était de fait contre la sécurité nationale et l'ordre public. La lettre en question est celle que Seifzadeh a bien écrite il y a deux ans à l'adresse de l'ex-président de la République islamique, le soi-disant réformateur Mohammad Khatami. Seifzadeh a essayé de démontrer, en se référant aux propres lois de la République islamique, que les tribunaux islamiques sont illégaux.
Il y a trois ans Seifzadeh a été condamné à 9 ans de prison et 10 ans d'interdiction d'exercer son métier d'avocat pour avoir participé à la création du Centre des défenseurs des droits de l'homme. Son appel a réduit la peine à 2 ans alors que cette fois, la Cour suprême a confirmé 6 ans de prison ferme à son encontre. Seifzadeh a été arrêté en avril 2011 pour avoir tenté de quitter l'Iran illégalement. Il est depuis en prison et donc doit y rester.
Les efforts de différents militants des mouvements sociaux en Iran surtout ceux des ouvriers, des femmes et des étudiants pour ouvrir une brèche dans le mur de la dictature islamique sont louables et à soutenir, mais le reproche que les militants révolutionnaires pourraient faire à des personnes comme Seifzadeh est qu'ils ne pensent qu'à des voies légales. Or, un régime moyenâgeux comme celui des mollahs en Iran a montré plus d'une fois que la seule voie légale n'est pas suffisante. De ce fait Seifzadeh est doublement victime, victime d'un appareil judiciaire archaïque et extrêmement répressif, mais aussi victime de ses propres illusions. Sinon, il n'aurait pas écrit à un homme de sérail qui est Khatami. Un ex-président de la République qui n'a jamais réussi la moindre réforme en huit ans de présidence, mais a réussi à semer l'illusion selon laquelle la République islamique est réformable et ainsi il a pu ralentir le processus de la lutte pour le renversement du régime des mollahs.
En tout cas, Seifzadeh n'est malheureusement pas le seul persécuté de ces derniers jours. Cinq personnes travaillant dans le domaine culturel ont aussi été convoqués ces derniers jours. Il s'agit d'Arach Kamantcheh et son épouse Parvine Zandi ainsi que de Behzad et de Babak Assiaï et de Kaveh Rahimi. Mehrdad Farmani et Ehsan Molavifar sont deux étudiants qui  ont été arrêtés le 29/09/2013 apparemment par rapport à leurs blogs. Le 24/09/2013, la justice a condamné Ali Khabarjou à 5 ans de prison et 2 ans d'interdiction de séjour dans les provinces de l'Azerbaïdjan de l'Ouest, de l'Est et de l'Ardabil. Il est condamné comme d'habitude pour avoir perturbé l'ordre public et fait des propagandes anti-régime alors qu'il n'avait participé qu'aux protestations contre l'assèchement du lac d'Ouroumieh il y a deux ans. Une féministe de 56 ans qui s'appelle Roya Saïdi est depuis plus de 70 jours dans le quartier d'isolement des femmes à la prison d'Evine. Un militant de gauche, l'étudiant Arach Mohammadi a vu sa peine de prison de 6 mois confirmée par la cour d'appel. Etc. etc.
Le régime des mollahs et son appareil de justice et de police ne sont pas réformables, la meilleure réforme est leur effacement pur et simple.

   

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