lundi 23 septembre 2013

Une nouvelle année scolaire commence en Iran mais ...

Le 23/09/2013 est le 1er du mois de mehr selon le calendrier iranien, le premier jour de l'automne et aussi le premier jour de l'école, mais pas pour toutes les gamines et tous les gamins qui devraient entrer à l'école. Selon les chiffres les plus optimistes quelque 4 millions d'enfants sont privés d'école pour diverses raisons et en particulier la pauvreté. La plupart de ces enfants sont obligés de travailler car leur famille a besoin du peu qu'ils ramènent à la maison. Les filles vendent souvent à la sauvette des fleurs ou chewing-gum ou bossent dans des conditions très difficiles dans les ateliers de fabrication de tapis, les garçons sont apprentis dans des menuiseries, des garages ou  travaillent très durement dans des briqueteries. On parle donc de ces "enfants du travail" qui n'ont guère plus de six ou sept ans.  
Depuis l'année scolaire dernière les prix des produits et services de première nécessité ont augmenté de plus de 60%. Il est évident que les cahiers, cartables, stylos et autres nécessaires de l'école n'ont pas échapper à la hausse. Phénomène relativement nouveau, il y a des enfants qui sont inscrits et commencent à aller à l'école mais sont obligés d'abandonner en cours de l'année scolaire, faute de moyens.
Quelques informations ont pu être relatées sur le sort des enfants non-scolarisées. La commission culturelle du conseil municipal de Téhéran a déclaré que 90% des "enfants du travail" sont des garçons et le reste des filles. Par contre 83% d'entre elles et eux sont analphabètes et 80% font partie des familles dont les revenus mensuels ne dépasse pas 25 €. Cela est à comparer avec le seuil de pauvreté qui a été fixé à 375 € mensuels pour une famille de 5 membres par des économistes proches du régime au mois de mai dernier.
Selon les informations du ministère de l'éducation plus de 12300000 enfants commencent l'école cette année du primaire au terminal. Ce sont des élèves et lycéens qui ont pu payer presque 400 € de droits d'inscription et pour certains qui vont dans des écoles privées mais dites "à but non lucratif" jusque 2300 €.
Le problème le plus important pour les enfants qui peuvent aller à l'école mais aussi pour plus d'un million d'institutrices et d’instituteurs est bien le programme éducatif et les livres qui sont pleins de contre-sens non scientifiques. Si à l'époque du chah le catéchisme et son livre étaient obligatoires et les enfants étaient notés pour des aberrations religieuses que l'on y trouvait, aujourd'hui non seulement cela est devenu plus important mais la trace de la religion est dans les livres d'apprentissage de l'écriture et de la lecture, en histoire et en géographie. Il n'y a nulle trace de l'évolution de l'homme selon Darwin ou autres dans les livres de sciences naturelles ou de biologie et à la place l'on enseigne les idioties sur Adam et Eve. Les livres d'histoire sont complètement contrôlés et pleins de lacunes.
C'est comme si tout cela ne suffisait pas, le régime des mollahs utilisent le petit budget de l'enseignement primaire et secondaire dans l'organisation des camps de l'éducation soi-disant religieuse et des écoles dites coraniques. En Azerbaïdjan de l'Ouest, une des 31 provinces de l'Iran, pas moins de 609 écoles coraniques pour accepter 62000 enfants ont été mises en place. Un responsable de la province a toutefois dit que seulement 7500 élèves s'y sont inscrits.
Bref, l'école en Iran est dans un état catastrophique dû à un État autoritaire religieux. Si l'espoir il y a, il est du côté du corps enseignant et des parents qui pourraient aider les enfants à résister au bourrage de crâne reçu à l'école.
L'Organisation des instituteurs d'Iran vient de publier un communiqué à l'occasion du début de l'année scolaire. L'une des revendications est la suivante: Respecter l'indépendance de l'éducation et empêcher l'intervention irresponsable qui met en danger la tranquillité intellectuelle et morale du corps enseignant. Il est impossible que cette revendication se concrétise sous le régime des mollahs, mais les enseignants ont quand même le mérite de l'exiger.      

 

    

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