samedi 7 septembre 2013

Économie d'Iran, au bord de l'effondrement

Beaucoup d'eaux ont coulé sous les ponts depuis que Khomeiny répondait aux journalistes étrangers dans ces termes: "L'économie est pour les ânes, notre peuple a fait la révolution pour l'islam et non pas pour les melons"!
Islam ou pas islam, le peuple a, en tout cas, besoin de vivre et donc de manger. Ces dernières années les prix des produits et services de première nécessité ont tellement augmenté et la paupérisation de la majorité des gens a pris une allure telle qu'un repas que les Iraniennes et Iraniens appellent "le repas à manger pour juste ne pas mourir", c'est-à-dire du pain, du fromage et justement du melon est presque devenu un luxe, surtout pour des millions d'ouvrières et d'ouvriers qui sont en sous du seuil de pauvreté, sous-payé (e)s et ne recevant pas leur salaire à temps. La situation est encore pire, bien entendu, pour plusieurs millions de chômeurs.
Il n'est guère besoin d'aller chercher des théories compliquées pour prouver que l'économie que les mollahs gèrent en Iran va mal, très mal. Ces derniers jours, deux ou trois rapports et informations ont été publiés soit par les institutions de la République islamique soit par des institutions du capitalisme mondial, entre autre le Forum économique mondial, qui en disent long.
Un dénommé Kazem Djalali, député et directeur des recherches de l'Assemblée islamique (parlement iranien) a lu à ses collègues, le 04/09/2013, un rapport alarmant. D'après lui, la croissance économique iranienne qui devait être de 8% l'année dernière (du 21 mars 2012 au 20 mars 2013) a régressé à -5,4% ! Autrement dit entre les prévisions et la réalité, il y a eu presque 14 % de différence. Les propos de Djalali deviennent plus intéressants lorsqu'il affirme qu'à chaque fois que le gouvernement a changé, les difficultés ne se sont pas résolues comme promis. Il a ensuite rappelé que l'impression des milliards et des milliards de billets de banque a aggravé la situation même quand il y a eu de bonnes rentrées de devise, probablement pour la vente de pétrole. Précisons qu'imprimer les billets de banque sans étalon est l'une des spécialités économiques de la République islamique.
Djalali s'est ensuite occupé de statistiques en précisant que l'Organisation des statistiques iraniennes a bien publié un taux de croissance négatif de -5,4%, mais dès que le gouvernement a changé, elle a revu aussi ses propres chiffres ! Et bien justement le 06/09/2013, la Banque centrale iranienne a annoncé le taux d'inflation. Selon la Banque centrale le taux d'inflation d'août 2012 à août 2013 est de 39% alors que pour l'Organisation des statistiques, il était de 34% ! Passons de ce fait qu'il dépasse réellement les 50% !
Alors que les députés, la Banque centrale et l'Organisation des statistiques pataugent dans leurs chiffres non concordants mais alarmants quand même, la sacro-sainte institution capitaliste dont tout le monde connaît ses réunions annuelles à Davos en Suisse et que les représentants de la République islamique y sont aussi conviés, a publié sont "rapport de la compétitivité des économies" disponible à l'adresse suivante: http://www.weforum.org/issues/global-competitiveness/index.html.
Selon ce rapport, l'économie iranienne a perdu 16 places. Elle est passée de la 66 ème au 82 ème sur 148 pays analysés. Certes, le FEM analyse les pays selon les critères purement capitalistes, mais ce qui est à César revient à César. L'économie iranienne est bel et bien une économie capitaliste avec toutes ses tares et inégalités. Le rapport du FEM donne donc une autre indication sur l'état de l'économie iranienne.
Les mollahs et leurs députés à l'Assemblée islamique, leur Banque centrale et leur Organisation des statistiques prétextent ces temps - ci le fait que les sanctions économiques et le blocus imposés par l'Union européenne et les États-Unis ont beaucoup joué sur la dégradation de l'économie iranienne. Le blocus a eu certainement des conséquences néfastes sur la vie quotidienne des gens qui doivent acheter des nourritures, vêtements et médicaments chaque jour plus chers que la veille, mais ce sont bien les grands commerçants et les mollahs eux -mêmes qui ont tout entre leurs mains. Maintes et maintes fois, il a été prouvé que les mollahs contournent les sanctions économiques pour acheter, certes plus cher, tout ce qu'ils ont besoin pour leur énorme appareil de répression ou même pour leur programme nucléaire. Mais c'est toujours les petites gens qui en pâtissent le plus.
Si l'économie iranienne est au bord de la faillite et de l'effondrement, cela a pour cause le fait qu'elle est profondément capitaliste et ultralibérale gérée par des instituions comme les Pasdaran de la Révolution islamique dont on estime qu'ils ont entre leurs mains un tiers du PIB ou par d'autres institutions religieuses comme celle qui devait gérer à l'origine les offrandes des pèlerins de l'imam Réza, huitième apôtre des chiites à Machhad, mais aujourd'hui a presque 60 sociétés différentes, entre autre le Coca - Cola !
L'économie iranienne peut s'effondrer sans que les capitalistes et mollahs perdent leurs énormes portes-feuilles. Il n'appartient qu'aux travailleuses et travailleurs partout en Iran de décider de prendre leurs affaires en main. Elles et ils en ont l'expérience historique de 1979, lorsque des conseils d'usines et de quartiers se sont formés pour gérer toutes les affaires aussi bien économique que sociale ou politique sans chef ni État.      
   
     





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