jeudi 22 août 2013

Ni oubli, ni pardon pour le massacre de prisonniers politiques en été 1988

Celles et ceux qui aiment la vie et luttent pour de meilleures conditions de vie ou sont plus ambitieux et veulent changer complètement la vie en combattant les despotes de tout poil et possédants exploiteurs, célèbrent les vivant (e)s. Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut oublier les morts et en particulier celles et ceux morts pour la vie, celles et ceux qui ont combattu la dictature pour être libres, celles et ceux qui sont tombé (e)s en se révoltant pour l'égalité.
Il y a donc des morts qui ne peuvent être oubliés, surtout quand il s'agit de prisonniers politiques. C'est pourquoi cet été pour la vingt-cinquième année l'on parle de ces milliers de prisonniers politiques que les bourreaux islamiques ont massacrés en espace de deux mois, deux mois et demi dans les prisons d'Iran.
L'ayatollah Khomeiny, fondateur de la République islamique a personnellement ordonné le massacre des prisonniers politiques dans un texte écrit de sa main. Lorsque son fils lui demande s'il faut aussi exécuter les prisonniers politiques qui vont terminer leur condamnation, le père répond cyniquement :"Au nom de Dieu ... quiconque sème la discorde doit être exécuté. Anéantissez le plus rapidement possible les ennemis de l'islam. Il faut traiter les dossiers de sorte que les verdicts de l'exécution puissent tombés très vite." Et les membres de la "commission de la mort" ont très bien écouté leur patron. Car ils ont organisé des simulacres de procès à l'intérieur des prisons et en posant des questions courtes, ils ont trié les prisonniers politiques destinés aux pelotons. Des exemples de ces questions ? Les voici : Est-tu musulman ? Fais-tu la prière ? Etc. etc. Si un prisonnier répondait par affirmatif à la première question, il avait la vie sauve, mais un instant plus tard s'il répondait non à la seconde question, alors l'on le condamnait sur-le-champ à la mort.
Mise à part ces procès-minute, l'on commettait d'autres atrocités sur certains ou plus exactement certaines prisonnières politiques. De nombreux témoignages de femmes ex-prisonnières politiques font état du fait que les Gardiens de la révolution islamique violaient les prisonnières politiques avant qu'elles soient exécutées. Et pourquoi ? Et bien parce qu'apparemment selon les croyances islamiques une femme qui serait vierge ira de toute manière au paradis. Alors les geôliers les violaient pour leur enlever ce privilège divin !
Un quart de siècle s'est écoulé de ce crime contre l'humanité que Khomeiny, ce mollah aussi sanguinaire qu'Hitler ou Staline, a personnellement ordonné. Mais l'on ne sait pas encore exactement à quelle date le massacre a commencé et quand il a pris fin. L'on pense que les premières exécutions ont eu lieu le 19 juillet 1988 et les dernières ont pour date le 27 septembre 1988. Le nombre de prisonniers politiques exécutés entre ces deux dates est encore imprécis. Amnesty International a publié une liste de 2500 noms, mais des listes plus complètes de groupes d’opposition contiennent jusqu'à 5000 noms. En tout cas, le nombre exact de prisonniers politiques massacrés en été 1988 partout en Iran restera probablement pour toujours imprécis car les bourreaux islamiques ont enterré les corps dans des fosses communes. Seulement peu de fosses sont connues du public et surtout des familles. L'une d'elles est bien celle que l'on appelle Khavaran près de Téhéran. Quand des familles se rassemblent tous les ans au cimetière de Khavaran, les agents de la police politique sont là pour les menacer et intimider.
Bien sûr, le régime islamique ne déroge pas à la règle des Etats despotiques et ne reconnaît pas le crime contre l'humanité commis en été 1988. Pire, de nombreux acteurs du crime ont encore des responsabilités. L'un d'eux est un mollah qui s'appelle Mostafa Pourmohammadi. Lui et deux autres ont été désignés par Khomeiny pour faire partie de ce que les prisonniers politiques ont appelé la commission de la mort. C'est-à-dire que ces trois-là faisaient les procès-minute et signaient les arrêts de mort. Mais pourquoi parler de Pourmohammadi au vingt-cinquième anniversaire du massacre des prisonniers politiques en Iran ? Et bien parce que le mollah Hassan Rouhani unanimement qualifié par les grands médias, surtout occidentaux, du nouveau président "modéré" de la République islamique a nommé Pourmohammadi ministre de la JUSTICE ! Depuis le 4 août 2013 où Rouhani a présenté son gouvernement, beaucoup de survivant (e)s du massacre de l'été 1988 et surtout les membres de familles et proches ont l'impression de recevoir un coup de canif dans le cœur quand ils voient ce type, cet assassin, ce criminel contre l'humanité à la tête du ministère de la justice. Certes si Rouhani mettait un autre personnage à la tête du ministère de la justice, rien de particulier n'aurait changé, vu que la mascarade qu'on appelle justice en Iran est basée sur la charia ou les lois réactionnaires du Coran et de l'islam. Le choix de Pourmohammadi à la tête du ministère de la justice montre que le régime de la République islamique reste pareil à lui-même et l'espoir d'un changement aussi minuscule soit-il est une vaine illusion. C'est pourquoi la mémoire des prisonniers politiques massacrés, aussi bien avant l'été 1988, que pendant cet été sanglant, jusqu'à aujourd'hui ne rappelle qu’une réalité simple : le changement en Iran est en corrélation directe avec la disparition totale du régime de la République islamique.    
 

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