jeudi 29 août 2013

Les mollahs autorisent un premier centre de sevrage alcoolique en maintenant la prohibition !

Les médias gouvernementaux iraniens ont annoncé qu'avant la fin de la semaine (jour de fin de semaine en Iran est le vendredi, donc avant le 30/08/2013), le ministère de la santé validera l'autorisation de l'ouverture d'un centre de sevrage pour les alcooliques alors que la prohibition des boissons alcoolisées reste en vigueur. Cette autorisation va être accordée à une association caritative, s'appelant renaissance (sic), qui commencera le sevrage d’alcoolo-dépendants en tant qu’établissement "pilote", a-t-on précisé.
Les mollahs ont imposé la prohibition des boissons alcoolisées dès leur arrivée au pouvoir en 1979. Des bandes de Hezbollahi (les fous d'Allah), armés de gourdins et bâtons, se ruaient alors sur les bars, restaurants et boutiques vendant des boissons alcoolisées afin de tout casser. Elles n'hésitaient pas à terroriser les consommateurs. Dès que l’État islamique a pu se stabiliser, se référant au Coran et aux divers textes religieux, il a légiféré pour réprimer les consommateurs de boissons alcoolisées. Les lois islamiques sont très dures et inhumaines en la matière. Le code pénal islamique prévoit que toute femme ou tout homme buvant de l’alcool doit être condamné à 80 coups de fouet. Un alinéa précise que les "non - musulmans" recevront autant de coups de fouet en cas de simulation de consommation. Un autre article du code précise le cas des  récidivistes. Si la même personne est arrêtée pour la troisième fois pour cause de consommation d’alcool, alors la peine sera la mort. Il y a un peu plus d'un an, en juin 2012, deux personnes ont été pendues au Khorassan - Razavi, province iranienne limitrophe de l'Afghanistan. Le directeur générale de la justice du Khorassan - Razavi avait dit: "Nous n'accordons aucune clémence aux accusés de consommation des boissons alcoolisés et les condamnons aux peines les plus lourdes." Mais l'application des peines inhumaines islamiques ne sont pas les seuls drames dus à la prohibition. Nous les décrirons plus bas.
Alors comment peut - on analyser la contradiction entre l'ouverture d'un premier centre de sevrage et la prohibition? Que disent les mollahs eux - mêmes? Faut - il mettre cette autorisation sur le compte du nouveau président de la République islamique que l'on nous répète sans cesse dans les médias nationaux et internationaux comme "modéré"?
Commençons par la dernière question. Sachant qu'un président de la république n'est qu'un simple pion qui doit obéir au guide suprême, la réponse est négative. Le site d'information Tabnak est dirigé par Mohsen Rézai, ancien commandant en chef des Pasdaran (gardiens de la révolution islamique) et actuel membre du Conseil du discernement du régime qui est l'une de ses plus hautes institutions. Ce site avait prédit, avant la passation de pouvoir entre Ahmadinéjad et Rouhani, qu'il fallait ouvrir des centres de sevrage pour les alcooliques. Par conséquent, l'ouverture d'un premier centre de sevrage a été décidée dans les cercles proches de Khaménéi, le guide suprême.
Tout en annonçant l'ouverture du premier centre de sevrage, l'on est allé demander l'avis de quelques ayatollahs. L'ayatollah Moussavi - Tabrizi a précisé que l'islam condamne à 80 coups de fouet par deux fois et à la peine de mort pour la troisième fois la personne qui boit des boissons la rendant ivre. L'hojatolleslam (un degré inférieur à un ayatollah dans la hiérarchie cléricale chiite) Ghoravian a répété la même chose. Mais le premier a dit que si quelqu'un est alcoolique, l'islam le considère comme un malade et non pas un coupable. Selon lui, si une personne alcoolique s'adresse à un centre de sevrage, cela veut dire qu'elle s'est repentie et il ne faut pas la punir. Bien entendu le petit hojatolleslam s'est exprimé dans les même termes.
Selon les déclarations de ces deux religieux, en islam celle ou celui qui boit un coup de temps en temps et modérément doit subir des coups de fouet et puis un jour la corde autour du cou, mais celle ou celui qui boit une ou plusieurs bouteilles par jour et va dans un centre, ne risque pas grand-chose, cherchez l'erreur!
Bien qu'un responsable du centre "renaissance" insiste que les alcoolo-dépendants ne devraient avoir aucune peur pour venir se faire soigner, bien que quelques mollahs font maintenant la distinction entre deux groupes de consommateurs d’alcool, surgit soudainement un colonel et pas le moindre. Le colonel instructeur dans la faculté des "sciences de l'ordre", un dénommé Ghanilou dit: "La police doit délivrer à la justice les buveurs d'alcool." Pourquoi faire? Pour des coups de fouet ou bien pour le centre de sevrage? Allez savoir.
La fabrication et la consommation de boissons alcoolisées surtout le vin et une sorte de vodka produite de raisin sec sont de très vieilles habitudes en Iran. Il est pratiquement impossible de trouver des poésies classiques sans vers laudateurs sur le vin que les mollahs aiment interpréter Dieu! La prohibition des boissons alcoolisées n'a pas empêché sa consommation comme dans d'autres pays, les États-Unis de 1919 à 1933 ou la Russie puis l'Union soviétique de 1914 à 1925.
La prohibition a par contre entraîné de multiples drames surtout pour les gens les plus défavorisés. Car ces gens-là achètent et consomment des produits que les Iraniens appellent littéralement "faits à la main". Ce sont des produits fabriqués dans des ateliers clandestins sans aucune traçabilité qui contient de l’alcool méthanol entraînant la cécité et la mort de temps en temps. Le 29 / 05 / 2013, rien que dans la ville de Rafsandjan 6 personnes sont mortes et 348 autres très gravement intoxiquées et hospitalisées suite à la consommation d'alcool frelaté. Ces personnes participaient apparemment à plusieurs fêtes de mariage et d'anniversaire dans cette ville, pourtant réputée jadis traditionaliste et pieuse. La police a précisé que la moyenne d'âge des morts et des intoxiqués était de 27 ans.
Les médecins des hôpitaux des quartiers sud de Téhéran, les quartiers les plus pauvres de la capitale, ont tiré, en mai 2012, l'alarme sur le fait que l'alcoolisme fait des ravages dans ces quartiers. Certains consommateurs de conditions modestes achètent l'alcool modifié vendu dans les pharmacies qui n'est bien évidemment pas bon à boire. Le ministère de la santé a demandé aux fabricants d'alcool vendu dans les pharmacies d'y ajouter un produit qui s'appelle benzoate de dénatonium pour rendre le goût plus amer, mais cela n'a pas empêché la hausse des ventes.  
Alors que les gens défavorisés se voient obligés de consommer des alcools dangereux fabriqués clandestinement, les riches et les gens aisés peuvent se faire livrer chez eux les meilleurs alcools de toutes les marques qu'ils désirent. Les douanes iraniennes ont estimé, l'année dernière, que 80 millions de litres de boissons alcoolisés pour une valeur de 730 millions de dollars passent en contre-bande surtout par les frontières ouest du pays. Ahmadi - Moghaddam, commandant en chef des forces de l'ordre (NAJA) a aussitôt avoué que la police ne découvre que 25% de cette quantité. Évidemment tout cela n'est qu'une estimation et personne n'est en mesure de faire une estimation sur la quantité d'alcool "fait maison". Les sources policières avaient annoncé que pour l'année 2005, 500 ateliers de fabrication d'alcool ont été découverts et démantelés. 
Le règne des mollahs en Iran depuis 1979 n'a non seulement pas réduit les maux et contradictions de la société, mais en plus il en a rajouté d'autres encore plus catastrophiques. La prohibition des boissons alcoolisés va encore et encore prendre des victimes parmi les gens les plus modestes en les rendant aveugles ou en les tuant. Entre temps, des bandes qui pourraient, selon l'avis de certains gens, être liées aux plus hautes sphères du pouvoir empochent de faramineux revenus pour le trafic de boissons alcoolisés. L'ouverture d'un centre ou des centres de sevrage pour alcooliques ne change rien au fond du problème
Assez de coups de fout barbares et de peine de mort, assez d'intoxications, d'aveugles et de morts pour boire de l'alcool modérément qui est d'ailleurs bénéfique pour la santé selon les recherches scientifiques. C'est la prohibition qu'il faut prohiber. 
            
      
      
   

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